10
raisons simples de NE PAS VOTER à la primaire
de droite si vous êtes de gauche
1
Sarkozy est déjà cuit
La
primaire pour faire barrage à Sarkozy ? Rassurez-vous : l’effet
"blast" de son lancement de campagne a fait pschitt. Englué dans
les affaires, torpillé par ses anciens obligés (Buisson, Copé) et dézingué
par ses rivaux à la primaire, Sarkozy a déjà reperdu, dans les sondages, le
peu de terrain qu’il avait grignoté pendant l’été. Pour réussir son hold-up
sur la primaire, il faudrait qu’il batte Juppé au second tour, le 27
novembre. Hors de portée. Le maire de Bordeaux bénéficiera des reports de
voix des électeurs de Le Maire, Fillon, NKM et Copé…
2
Vous pourrez voter Juppé... le 7 mai 2017
Vous
pensez que le prochain président sera issu de la droite et qu’il est de votre
devoir de choisir le moins pire des Républicains dès le mois de novembre ?
Colossale méprise !
Primo
: un simple coup d’œil à ses propositions vous permettra de vérifier que
Juppé n’est pas du tout un homme de gauche, ni même un centriste. Libéral en
économie et conservateur sur les questions sociétales, l’ex-bras droit de
Jacques Chirac n’a jamais brillé par son attention aux exclus, ni par
sa modernité.
Secundo
: au pire, vous aurez toujours une occasion de voter pour lui… Au second tour
de l’élection présidentielle, lorsque, selon toute vraisemblance, il devra
affronter Marine Le Pen !
3 Sitôt
qu’il sera à l’Elysée, vous détesterez Juppé !
Tous
ceux qui, en 2002, ont voté pour Jacques Chirac en se pinçant le nez et en
enfilant des gants en caoutchouc, vous le confirmeront : sitôt élu,
Supermenteur est devenu l’homme à combattre. Avec Juppé, ce sera encore pire
: méprisant, cassant, imbuvable, le maire de Bordeaux n’enverra pas le
moindre signe à son électorat venu de la gauche. A ceux qui lui reprochent de
ne pas être un marrant, il répond déjà : "Je les emmerde"… Tout un
programme.
4 Vous êtes
un être rationnel
Soyez
cohérent ! Voter pour Juppé à la primaire de la droite revient à lui donner
de l’élan pour mieux écraser Hollande, Montebourg, Macron, Valls, Mélenchon…
(Rayez les noms qui ne vous reviennent pas !). Pour avantager un candidat de
gauche en participant à la primaire de la droite, il vous faut adopter la
stratégie dite du "vote révolutionnaire", c’est-à-dire pratiquer la
politique du pire et apporter votre voix à Sarkozy, le 20 et le 27 novembre.
Gloups ! Dans ce cas, inutile de vous faire un tuto, c’est votre santé
mentale qui serait en jeu.
5
Vous refusez cette méga-promo de la droite
Non
seulement les 4 euros que vous devrez débourser pour participer aux deux
tours de la primaire iront combler le déficit du parti Les Républicains, mais
en plus vous verrez Laurent Wauquiez se féliciter à la télé d’un
"incroyable succès populaire". C'est la plus grande opération de
promo de la droite depuis La Manif pour tous : dites-non à cette mascarade !
Faites un bed-in… De toute façon, le temps est toujours moche les 20 et 27
novembre.
6 Voter
n’est pas un passe-temps.
Vous
croyez que la participation de la primaire est une extension de votre carte
d’électeur ? Vous vous comportez comme un consommateur excité par la
nouveauté ? Ou comme un internaute de base qui veut donner son avis sur
tout ? Mais la citoyenneté n’est pas un pass Navigo, ni un gadget, ni un
"chat" ! Et si vous ne savez pas quoi faire les 20 et 27 novembre,
bien d’autres activités civiques s’offrent à vous : vous pourrez donner un
coup de main aux Restos du cœur, participer au nettoyage des berges de la
Garonne, réviser l’histoire du XXe siècle avec vos enfants…
7 Vous ne
voulez pas être "parjure".
"Je
partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage
pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France." Pour
participer à cette primaire, il vous faudra signer cette profession de foi.
Avez-vous vraiment songé aux conséquences psychologiques d’un tel acte. Comme
Raskolnikov, l’anti-héros de "Crime et châtiment", la culpabilité
vous poursuivra éternellement jusqu’à la déportation en Sibérie…
8 La gauche
n’est pas morte, la preuve vous êtes vivant !
Hollande
vous a déçu ? Logique. Il en va toujours ainsi quand un homme normal prétend
incarner des valeurs qui nous dépassent tous ! Pourquoi renoncer à vos idéaux
sous prétexte que le président sortant n’a pas assuré. Qu’il ait été trop
droitier ou insuffisamment réformateur à vos yeux ne doit pas vous jeter dans
les bras du premier candidat LR venu. Réagissez ! La primaire de la
"Belle alliance populaire", les 22 et 29 janvier 2017, vous offrira
un choix plus conforme à votre ADN. Sans oublier la très probable candidature
d’Emmanuel Macron, un compromis commode entre la droite et la gauche, idéal
pour tous ceux qui doutent mais ne souhaitent pas virer à 180 degrés...
9 Vous
voulez garder vos amis de droite
C’est
avec légèreté que vous songez à la tête que fera votre ami(e) ou votre oncle
réac’ quand vous leur apprendrez que vous avez voté NKM à la primaire de la
droite… En vérité, vos éternels contradicteurs, au café ou lors des déjeuners
de famille, en profiteront pour souligner votre inconséquence et prendront
votre provocation pour un acte de conversion. Pour continuer d’exister à
leurs yeux, ne faiblissez pas !
10Vous voulez continuer à faire la morale à la terre entière
Si
être de gauche comporte un avantage, c’est bien de pouvoir sermonner tous
ceux qui n’ont pas l’élégance d’âme élémentaire de souhaiter le bien de
l’Humanité ! En résistant à la tentation de participer à la primaire de la
droite et du centre, votre capital idéologique restera intact. Pas de tache
sur votre CV de citoyen engagé. Imaginez-vous Danton, Jaurès, Blum, Mendès-France,
Sartre ou Mandela versant 4 euros au parti de Nicolas Sarkozy ? Même pas en
rêves !
Sylvain
Courage
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10
raisons simples de VOTER à la primaire de
droite si vous êtes de gauche
1
Le match Hollande-Sarko, c'est so 2012
Tout
sauf ce tandem infernal ! Les images des deux candidats sur fond rose du
débat de l'entre-deux-tours et le "Moi président" de Hollande, sans
cesse opposé depuis au chef de l'Etat pour dénoncer ses promesses non tenues,
c'est du passé. On a bien compris que le duo de 2012 voulait se reconstituer
en 2016. Ils ont même pris l'avion ensemble pour se rendre aux obsèques de
Shimon Peres ! Mais cinq années se sont écoulées, la France a changé, vous
avez vieilli. Alors non, vous ne voulez pas assister au match retour de deux
héros fatigués. Et pour cela, il vous faut, dès novembre, choisir un
troisième homme : Juppé. Ou une femme : Nathalie Kosciusko-Morizet.
2
Sarko-Le Pen au second tour ? Sérieusement ?
Une
fois mais pas deux ! Quand il a fallu voter pour Jacques Chirac au second
tour de la présidentielle de 2002 face à Jean-Marie Le Pen, vous l’avez fait.
En traînant les pieds. Mais vous l'avez fait... Sauf que ça c’était avant !
C’était le temps où le candidat de la droite se posait en véritable rempart
contre le FN. Les temps ont changé. Aujourd'hui, même Jean-Marie Le Pen
trouve Nicolas Sarkozy plus à droite que sa propre fille !
3 Le monde va
mal, vous devez agir
Vous
êtes un citoyen français mais votre conscience politique et votre sens des
responsabilités n’ont pas de frontières. Vous avez été terrifié quand Donald
Trump a remporté l’investiture républicaine et vous êtes maintenant tétanisé
à l’idée qu’il puisse prendre la tête de la première puissance mondiale. Vous
vous sentez tout petit face à la montée inexorable des populismes en Europe.
Alors quand vous entendez Nicolas Sarkozy jouer sur les mêmes cordes, vous
vous sentez investi d’une mission : faire barrage à tout prix - 4 euros - et
partout - dans le bureau de vote de votre circonscription, en l’occurrence.
4
Votre grand-mère serait fière de vous
Vous
aimez débattre ? Vous êtes le premier à donner votre avis (même quand on ne
vous le demande pas) ? Toute votre enfance, vous avez entendu votre
grand-mère vous raconter combien elle était heureuse de pouvoir voter la
première fois ? Ne cherchez plus : la primaire est faite pour vous !
5
Les « valeurs républicaines » appartiennent à tous
Bon
d’accord, la charte entière indique : "Je partage les valeurs
républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin
de réussir le redressement de la France." Mais vous pouvez vous
concentrer sur l’essentiel : les "valeurs républicaines"
appartiennent à tout le monde ! Pour le reste, vous référer à la raison numéro
6.
6 Depuis
quand faut-il lire avant de signer ?
Soyez
honnêtes : combien de fois avez-vous cliqué sur "signer" en faisant
dérouler le plus rapidement possible les dizaines de lignes que comportaient
"les nouvelles conditions générales d’utilisation" ? Idem pour votre
contrat de téléphone, la garantie de votre machine à laver, etc. Vous pouvez
donc bien signer ce petit bout de papier, surtout si c’est pour la bonne
cause !
7
Le clivage gauche-droite ? Un truc de vieux
Dans
un accès de sincérité incompréhensible et dans un documentaire diffusé lundi
prochain sur France 3, Manuel Valls a dit : "NKM est de droite comme je
suis de gauche." Même le Premier ministre ne sait plus trop où il en
est. Emmanuel Macron se pose au-dessus du clivage droite-gauche. Et de leur
côté, certains membres de l’UDI, le parti centriste allié aux Républicains,
font les yeux doux à... Emmanuel Macron ! C’est dire si l’échiquier politique
est sens dessus-dessous. Pour vous, le vrai clivage désormais est celui qui
oppose les modérés aux extrêmes, les républicains aux populistes.
8 Ça énerve
votre ami de droite, et vous adorez ça
"Tu
devrais avoir honte !", "c’est un parjure", "tu as une
drôle de vision de la démocratie, vraiment !" Vous allez en entendre des
vertes et des pas mûres pour avoir osé vous aventurer dans cette primaire
"ouverte" mais pas trop quand même ! Vous vous sentirez provocateur
(rendez-vous à la raison numéro 10). Et vous pourrez répondre que justement,
c’est une question de démocratie ! (Voir la raison numéro 3.)
9 Vous préférez
oublier le discours du Bourget
La
gauche est morte. Et vous le savez bien. François Hollande, premier président
de gauche depuis François Mitterrand, est désormais le plus impopulaire de
toute l'histoire de la Ve République. A moins d'un miracle, il n'a aucune
chance de l'emporter à la présidentielle, voire d'atteindre le second tour.
Plus jamais vous ne croirez un socialiste qui vous dit : "Mon
adversaire, c'est le monde de la finance." Ce discours du Bourget, vous
l'avez gardé en travers de la gorge.
10 Etre
disruptif, c'est tellement chic
Disruptif,
synonyme : perturbateur. C’est LE mot du moment ! France Inter y a même
consacré une chronique. Je suis disruptif, tu es disruptif, nous sommes
disruptifs. Pourquoi pas vous ?
Estelle
Gross
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