15/12/2008

L'Anneau Du Pêcheur , Jean Raspail , roman


Trouvé au rayon "Polars", ce bouquin est très chouette. Une histoire qui se déroule parallèlement au moyen-âge et en 1994, une écriture fluide et une intrigue qui se suit avec intérêt même si quelques noms propres mériteraient d'être rappelés plus souvent. L'auteur , Jean Raspail, est intéressé par ce sujet et le moins croyant d'entre nous sera malgré tout conquis par cette histoire dans l'histoire.
Se rappelle-t-on qu'il y eu plusieurs papes qui œuvraient simultanément au moyen-âge?
Ce vagabond qui erre aujourd'hui sur les anciennes routes d'un pélerinnage qu'il est seul à connaître, que vient-il nous dire?
L'envoyé de Jean-Paul II, quelle est sa mission?

Une belle histoire qui émeut et ouvre les yeux sur les schismes que la religion catholique connaissait il y a 700 ans, son intolérance sanglante qui en rappelle d'autres qui nous sont contemporaines.
Très bon bouquin, plein d'intérêt et qui semble bien documenté. On retrouvera en fin de livre quelques arbres "généalogiques" tout à fait passionnants...
Je conseille.
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Résumé (Decitre)
A Noël 1993, un vieil homme erre dans Rodez, où il demande, avec une humilité empreinte de noblesse, un peu de pain et de soupe.
Lorsqu'on lui demande qui il est, il répond : Je suis Benoît. Près de six siècles plus tôt, le concile de Constance a mis fin au grand schisme d'Occident en déposant le dernier antipape avignonnais, Benoît XIII. Pourtant cette lignée de papes rebelles ne s'est pas éteinte. Simplement, sa trace s'est perdue. Et voilà que les services secrets du Vatican lancent leurs meilleurs agents sur la piste du mendiant de Rodez, qui porte dans sa besace l'anneau du pêcheur, emblème de cette Eglise de l'ombre.
[...]

wikipedia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Anneau_du_p%C3%AAcheur)
L'anneau du pêcheur est l'insigne de la Papauté que reçoit le pape au début de son pontificat. Il doit son nom au fait qu'il représente saint Pierre pêchant au filet dans sa barque, une évocation de la fameuse pêche abondante que réalisa l'apôtre à l'endroit où Jésus ressuscité lui dit de jeter ses filets.





DU MÊME AUTEUR (http://www.biblisem.net/littera/raspladp.htm)

ALBIN MICHEL
Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie
Grand prix du roman de l’Académie française 1981
Les Yeux d’Irène

ROBERT LAFFONT
Sept Cavaliers...
L’île bleue
Qui se souvient des hommes...
Prix Chateaubriand 1986
Livre-Inter 1987
Pêcheur de lunes
Le Camp des saints
Le Jeu du roi
Septentrion
Les Hussards
Le Tam-Tam de Jonathan
Secouons le cocotier

BERNARD DE FALLOIS
Sire
Grand prix du roman de la Ville de Paris 1992
Prix Alfred de Vigny 1992

MERCURE DE FRANCE
Le Président

FLAMMARION
Les Peaux-Rouges aujourd’hui

SOLAR
Vive Venise
(en collaboration avec Aliette Raspail)

28/11/2008

Du Fond De L'Abîme , Lee Child, roman


De plus en plus, les écrivains de romans à succès et de polars écrivent comme des scénaristes. En les lisant, on a l'impression qu'il n'y a plus qu'à faire le casting, des photocopies et de chercher un producteur et des subventions pour le tournage. Ces romans n'ont plus aucun intérêt littéraire et ils privilégient uniquement le sujet, l'histoire... en bref le scénario.
J'ai horreur de ça!
Que resterait-il de James Ellroy si on racontait ses livres ainsi? les metteurs en scène se sont à peu près toujours planté dans leurs adaptations cinématographiques même si "L.A. Confidential" (film) a détourné le risque en privilégiant l'ambiance et le rôle des acteurs. En tout cas, personne ne peut dire qu'il connait Ellroy ou John Irving parce qu'il a vu L.A.Confidential ou L'hôtel New Hampshire à la télé.

Pour Lee Child, on est dans un autre registre : il a été scénariste et responsable de tournage pour la BBC jusqu'en 1995, année où il s'est fait lourder lors d'une restructuration comme on les aime tant depuis une vingtaine d'année. Il a eu la bonne idée de se mettre à l'écriture, comme tous les créateurs semblent le faire dès qu'ils perdent leur job :
"Chéri, c'est enfin le moment que tu attendais pour écrire "un vrai livre", non?"
Généralement c'est raté et on s'aperçoit que cette idée de "vrai roman" était bien plus attrayante à l'état de fantasme que ce qui en découle comme produit fini.
Ici, semble-t-il, à la lecture des sites consacrés à l'auteur, c'est le jackpot ! J'apprends en faisant mes recherches que le roman dont je vous parle aujourd'hui "Au fond de l'abîme" n'est que le premier d'une série "à succès".
Ca tombe bien : j'ai bien aimé! Le héros débarque presque par hasard dans une petite ville américaine soignée et il est presqu'immédiatement accusé de meurtre.
Le côté "Injustice! Comment vais je prouver mon innocence?" n'est pas trop pesante et laisse vite la place à de l'action bien sanglante et, enfin, plutôt dénuée de scrupule. Le héros laisse peu de chances à ceux qui lui cherchent des poux dans la tête et ne fait pas dans le politiquement correct : on entend les vertèbres craquer ! Evidemment, il y a quelques amis anciens et nouveaux et même des implications familiales, ce qui n'est pas de chance si l'on considère que le vagabond-narrateur est arrivé dans cette ville un peu par hasard!
Autre thème : comment faire des faux billets de 100 dollars parfaits? La réponse est donnée ici, ce qui peut toujours servir en cette époque de défaites sociales, de baisse vertigineuse du pouvoir d'achat et d'incertitude des théories économiques.
Très imagé, certes "prêt à filmer" mais amusant malgré tout et pas mal de pages à tourner.
Il reste à essayer les autres volumes mais souvenez-vous que je vous en ai parlé le 1er ! (clin d'oeil à L.A.Confidentiel).

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Dans la vallée de l'ombre et de la mort , Kirk Mitchell, roman


Il y a peu, j'ai lu un autre roman de Kirk Mitchell qui marchait un peu sur les traces de Tony Hillerman et ses polars indiens. Celui d'aujourd'hui date de 1994 et est autrement plus ambitieux. Pendant la guerre de sécession, un médecin d'origine sudiste combat avec les yankees (on comprendra ses motivations profondes par étapes). Blessé au combat, handicapé, il se retrouve avec une activité de gestion des hôpitaux de fortune et lors d'une tournée, il recueille une jeune fille au psychisme troublé : elle a assisté à un viol, un meurtre, un incendie, tous perpétrés, semble-t-il par un soldat "bleu" des yankees. D'autres victimes apparaissent au fil du temps...
C'est superbe ! Un grand polar dans un grand bouquin. Pendant les 530 pages du livre de poche, on vit à cette époque, on ressent le trouble de l'enquêteur et sa complexité car de nombreux sujets sont abordés : les communautés américaines non violentes ont elles une place dans ces deux amériques? Faut il "médiatiser" cette histoire de tueur en série et entâcher ainsi la gloire des soldats yankee et perdre le soutien financier des élus? Le trauma de la jeune fille est il consécutif à l'horreur à laquelle elle a assisté? Ce médecin juif est-il à sa place et reconnu? Quel gradé est impliqué dans cette affaire?
On connait mieux également les grands noms de cette guerre et leurs côtés trop humains que l'histoire a oublié.
Un livre formidable et très prenant.
existe en poche "série noir" gallimard. ~11euros
en "le masque" ~6euros

Livres de kirk mitchell
En prêt dans les bibliothèques Ville De Paris.

14/11/2008

Japon pratique : prendre le train, le métro... changer ou retirer de l'argent

En descendant de l'avion à Kansai, il faut prendre le train pour se rendre à Kyoto, Osaka, Kobe...
Attention, les billets achetés ne sont valables que le jour même : pas question, au retour, d'acheter son billet la veille pour dépenser tranquillement ses derniers yens...



Si vous n'avez pas changé d'argent auparavant, acheter des yens à l'aéroport peur être une bonne solution. Il est facile de retirer des yens avec une carte visa européenne dans les villes très touristiques, comme Kyoto. Mais à Osaka ou Kobe, c'est difficile!
A Osaka, on peut changer de l'argent près de la gare d'Umeda, au sous-sol du grand magasin Yodobashi Camera, universellement connu dans le quartier. Les responsables du change pourront vous indiquer l'unique distributeur compatible visa du quartier. (voir plus bas)


Ou changer des euros (par tranches de 120€ maxi):




Ou retirer des yens avec une visa?


A Kyoto, c'est assez facile : les distributeurs des "7/11 epiceries seven Eleven" semblent acceoter nos cartes. On peut essayer aussi les didtributeurs des banques SMBC.


A Osaka, rien dans les banques essayées, rien aux postes centrales : j'ai trouvé 1 distributeur dans les couloirs du métro à proximité de Yodobashi Camera.






Osaka- Umeda-Juso : Hotel Plaza Osaka : Yodobashi building




12/11/2008

Voyage Aller, 2ème étape : d'Helsinki à Kensai




A l'arrivée au Japon, les empreintes du voyageur sont prises par scanner et "associées" électroniquement à son passeport jusqu'à son départ. Rapide.


Au retour, les réservations affichées sur le téléphone portable sont acceptées.


Wifi gratuit sur l'aéroport japonais. 




Attention : le beau train bleu affiché est un "rapit" (rapide) qui exige un supplément de 500 yens. Le modèle économique est moins design, plus lent, datant des années soixante mais nickel! On dirait qu'il sort de l'usine!

Voyage aller. 1ère étape de Paris à Helsinki

De Paris 10ème à Helsinki en passant par Roissy













 
 Etape suivante : arrivée dans le Kensai




29/10/2008

28/10/2008

18/10/2008

Un Tueur Peut En Cacher Un Autre , Corinne Herrmann, roman, documentaire



Corinne Herrmann, dans « Un tueur peut en cacher un autre », explique comment les tueurs en série chassent souvent dans le même domaine au même moment, une méthode utile pour brouiller les pistes et se sauver les uns les autres.
De même, elle nie ce que les profileurs américains ont institué en règle : non, les tueurs en série ne tuent pas en solo mais ont souvent des complices, ce qui perturbe également l'analyse des indices... qui n'a souvent pas besoin de cela.
Culture du secret chez les enquêteurs (police et gendarmerie, même isolationnisme), manque de moyens, refus de demander de l'aide, mauvaise conservation des indices (scellés conservés n'importe où, n'importe comment), refus des notables locaux d'assumer une mauvaise publicité : on s'aperçoit que des tueurs non encore arrêtés ont sévi et sévissent encore en France. Leur terrain de chasse n'est pas « la grande ville » que l'on dit si anonyme et déshumanisée mais plutôt la Route et l'autoroute qui permettent de chasser, tuer, disparaître en quelques heures...
Si le livre semble souvent confus et oblige quelquefois à faire appel à ses propres souvenirs pour comprendre les argumentations de l'auteur, le constat est accablant! Le femmes de tous âges, les enfants ou les jeunes hommes sont encore et toujours en danger et des tueurs récidivistes sont toujours en action à deux pas de chez soi.
Voici un large extrait de l'épilogue de ce livre : les [encadrés] sont rajoutés pour expliquer ou abréger l'original.

Corinne Herrmann.(avec Philippe Jeanne) Un tueur peut en cacher un autre ( comment les serials killers passent à travers les mailles du filet). Stock 2008. (dotation des bibliothèques Ville de Paris)

Epilogue. [...] si les tueurs dont nous avons parlé jusque ici [Fourniret, Francis Heaulme, Emile Louis, Pierre Chanal,Muenstermann ...] ont été interpellés, sont emprisonnés ou morts, il reste les autres. Ceux qui agissent actuellement, certains depuis les années 1980, d'autres depuis moins de temps. Que fait-on les concernant ?
Dans le sud de la Bourgogne, tant de jeunes filles ont connu une mort violente. [...]
Sylvie est une jeune femme de vingt-trois ans. Elle rentre tranquillement chez elle en cyclomoteur après son travail. Il fait froid, il fait nuit, on est le 14 novembre 1986. Elle qui redoutait de prendre la nationale à cause des camions, se volatilise sur cette route moins fréquentée. Mais une route facile à atteindre de l'autoroute. Qui a-t-elle rencontré ce jour-là ? Nous ne le savons toujours pas, l'affaire reste mystérieuse. Son corps sera retrouvé quelques mois plus tard dans la rivière, des liens enserrent ses poignets et son cou. Aujourd'hui, l'affaire est toujours en suspens...
Le 18 décembre 1986, tandis que l'on recherche encore Sylvie, Christelle Maillery, seize ans, rentre du collège. On la voit passer sur son chemin habituel. Il est midi, il pleut à verse, elle n'arrivera jamais chez elle. On la retrouve une heure et demie après, gisant dans la cave d'un immeuble proche du sien. Christelle a été tuée de trente-trois coups de couteau et étranglée. Cette affaire non plus n'est pas résolue ; pire, la justice a purement et simplement oublié Christelle pendant longtemps
Comment expliquer qu'un magistrat ait décidé de clore son enquête au bout de moins de trois ans par un non-lieu, au prétexte qu'on ne trouvait rien ? C'est une véritable démission ! Un tel dossier ne devrait jamais risquer d'être clos. Comment admettre qu'un juge se débarrasse ainsi d'une affaire ? L'instruction a été rouverte depuis, mais il n'existe plus de scellés, ils ont été détruits, sans que personne n'ait pensé à effectuer des analyses auparavant ! A moins que ce soit par choix, pas de dépenses pour une telle affaire, il y a plus urgent, plus important...
Sauf que l'hécatombe continue. C'est le tour de Marthe et Nathalie, retrouvées sur l'aire de Saint-Albain, nous avons vu ( châpitres précédents) comment elles ont été tuées. Là encore, ces affaires ne sont toujours pas résolues.[...] Pour Marthe ou Nathalie, pas de réponse de la justice. Pour Marthe, un véhicule avec quatre occupants l'aurait prise en stop. Que s'est-il passé ? Marthe n'a eu d'autre solution que de sauter en marche, choisissant la mort... Pour échapper à quoi, à qui ? La justice s'en fiche. [...] Quant à Nathalie, des scellés prélevés sur la scène de crime – des cheveux, des bouts de chair – se sont perdus entre les deux laboratoires qui devaient les ana­lyser et le tribunal... Mais peu importe. Les autres ont été conservés dans des conditions inavouables, sans protection, mêlés à d'autres. Parmi eux, pourtant, l'arme du crime, tachée de sang et tenue par la main du tueur... Là encore, qu'importe. [...]
De 1986 à 1990, il y eut une petite accalmie en Saône-et-Loire.[...] De 1987 à 1990, les meurtres se concentrent alors dans la région d'Auxerre, mais toujours le long du trajet de l'autoroute A6 : [Outre Isabelle Laville (1987), Marie-Angèle Domece (1988),Joanna Parrish (1990) revendiquées par Fourniret] Danielle Bernard (1989), Sylvie Baton (1989), ... Deux tueurs au moins ont l'air d'être impliqués dans ces affaires : Fourniret – il a avoué les meurtres d'Isabelle, Joanna et Marie-Angèle –et aussi Ulrich Muenstermann,un tueur allemand déjà condamné dans son pays pour plusieurs viols ou tenta­tîves de viol, et un meurtre, celui de Karen Ehme en 1983. En cavale en France à partir de 1986, il sillonnera à plu­sieurs reprises le pays au volant de sa camionnette blanche et bleue et se rendra notamment à Avallon, où il est sus­pecté du meurtre de Sylvie Baton en 1989. Sa trace géné­tique a été retrouvée sur des scellés qui manifestement avaient été mal, ou pas exploités auparavant. Il fallut attendre que le septième juge d'instruction saisi du dos­sier décide de mettre en oeuvre tous les moyens pour le faire enfin avancer. Mais combien de magistrats ont-ils cette conscience professionnelle ? Au moment de presque toutes les affaires du Sud-Bourgogne, Muenstermann est libre. C'est donc une piste à vérifier... Pour autant, le sera-t-elle ?
Et qui s'est intéressé à cet autre tueur en série qui a sévi dans l'Yonne au début des années 1992 ? Alors que Four­niret et Muenstermann s'y croisaient, un autre passait dans leur ombre : Jorge Garcia Barbas, un chauffeur rou­tier portugais, qui vivait en Seine-et-Marne. Il reconnaîtra avoir tué deux auto-stoppeurs et un VRP courant juillet 1992. Ce dernier sera tué dans la région de Fontaine­bleau, et l'un des deux auto-stoppeurs, un jeune homme d'origine australienne, près de Nemours, non loin du lieu où Fourniret agressa un représentant. On retrouvera son corps au bord de l'A6, à hauteur d'Avallon, ce qui vaudra à Barbas d'être jugé à Auxerre. Mais a-t-on seulement reconstitué tout son périple sanguinaire dans la région ? A-t-on recherché toutes ses victimes ? Rien n'est moins sûr !
[...]
À Mâcon, Carole, treize ans, revient de faire des courses ce samedi 18 novembre 1990. Elle n'arrivera jamais chez elle. Elle sera retrouvée le lendemain dans un bois à plus d'une dizaine de kilo­mètres de son domicile, tuée de quatre coups de couteau, étranglée, brûlée. Une scène de crime qui ressemble à s'y méprendre à celles laissées par Francis Heaulme. Les enquêteurs y penseront, mais les vérifications effectuées sont incomplètes. Son empreinte génétique sera vérifiée tardivement, elle ne correspond pas à celle retrouvée sur la victime, mais cela ne suffit pas à le disculper, ce peut être celle d'un complice. Connaissant Francis Heaulme, il est incompréhensible que son implication n'ait pas été réelle­ment vérifiée [l'auteur Corinne Herrmann montre dans son livre que, contraîrement à ce que nous assènent les films, séries et profileurs professionnels, les tueurs en série agissent souvent avec des complices]. Mais en France, lorsque la série officielle de meurtres a été « décrétée », on ne revient pas dessus. On ne peut plus obtenir de nouvelles vérifications (y a-t-il eu des directives ? ... ) et on perd alors toute l'expérience de ceux qui connaissent l'homme.
Il en va de même pour Émile Louis. Dans le Sud [de la France] où il S'est installé, il y a eu des morts et des disparitions inexpli­quées, toujours dans son environnement. Aucune de ces affaires n'est examinée. Pourquoi ? Peut-être parce que ces dossiers ne sont pas confiés à des spécialistes de ces prédateurs. Il faudrait en effet créer une cellule d'enquête confiée à un juge et à des enquêteurs spécialisés. Ne plus laisser de telles enquêtes entre les mains de services capables d'affirmer à des parents qu'il n'y a pas de tueur en série en Saône-et-Loire, les modes opératoires ne se ressemblant pas. C'est ce que soutiendra l'un des respon­sables des services de police locaux. Pourtant, ces affaires figurent bien dans la liste des soixante répertoriées en France et qui pourraient correspondre au mode opéra­toire de Fournirez. Parmi elles, figurent certains des meurtres non résolus de Saône-et-Loire, comme celui de Christelle Bletry. Mais rien n'est fait, et Marie-Rose Bletry, sa mère, continue de crier son désespoir à ne plus en pouvoir. Et ces familles vivent une lente agonie...
Le 27 décembre 1996, Christelle [Bletry ] rentrait d'une soirée avec des amis à Blanzy, la petite ville où elle habitait. Elle marchait tard dans la nuit le long de la route, un bout de nationale, puis une petite voie... Elle sera retrouvée le len­demain matin, gisant sur le bas-côté, criblée de cent vingt-trois coups de couteau. Qui est ce tueur fou ? Une chose est sûre, cet assassin est libre depuis plus de dix ans... On le laisse courir tranquille. Pourquoi personne ne fait rien ? Un fou criminel est libre parmi nous, et ni les politiques, ni les magistrats, ni aucune des autorités sollicitées ne réa­gissent. Pourquoi ? Pourquoi ne nous révoltons-nous pas ? Tant de pourquoi auxquels seuls quelques jour­nalistes tentent de répondre de leur plume. Mais ils dérangent. Alors certains font tout pour masquer leurs insuffisances professionnelles, tout pour que rien ne leur soit demandé, qu'on les laisse en paix, et il existe un moyen efficace d'obtenir cette paix :
-livrer à d'autres jour­nalistes bien choisis des informations erronées,
-allumer un contre-feu, quitte à discréditer les victimes.
On a mis en place des systèmes d'analyses et de rappro­chements, pourtant, là encore, aucun lien n'est établi, pas même avec les autres dossiers non résolus dans lesquels la victime a succombé dans des conditions semblables. Alors, pour les affaires non résolues du Sud-Bourgogne, l'association Christelle, qui rassemble les mamans des vic­times, a fait appel à des enquêteurs privés. Eux ont trouvé des dossiers qui mériteraient d'être rapprochés. Faudra-t-il que cette association résolve elle-même ces affaires ? Elle n'a cessé de solliciter la création d'une cellule d'enquête, qu'on lui a refusée au motif que les dossiers sont trop anciens, qu'il n'y a pas assez d'enquêteurs dis­ponibles, invoquant même une guerre des polices...
Sur le dossier Christelle aussi, la justice a gravement dysfonctionné. À sa tête, un magistrat qu'on dit dépressif, qui ne demande aucune analyse des vêtements de la victime, aucune recherche ADN, incroyable ! Pire, les scellés sont conservés sans protection au milieu du fatras de la salle des scellés. Pourtant, ce magistrat défaillant ne sera probablement pas considéré plus coupable que ceux d'Auxerre. Il répond volontiers aux interviews télévisées et, parlant des victimes du Sud-Bourgogne, il les appelle « ces gens » ! Celui qui lui a succédé tente désormais, avec courage et humanité, de rattraper les dégâts, avec l'aide d'un procureur qui fait, lui aussi, ce qu'il peut... Mais ces magistrats travaillent sans moyens et on ne leur dégage pas le temps nécessaire pour étudier ces dossiers non résolus. Pourtant, ils devraient s'y consacrer exclusive­ment et disposer d'enquêteurs qui ne travailleraient que sur ces affaires. Mais il n'y a qu'un seul enquêteur...
Les « gens », ce sont aussi les parents de Virginie, dix-sept ans. Nous sommes le 7 février 1997, moins d'un mois et demi après le meurtre de Christelle. Le corps de la jeune fille est retrouvé dans l'eau, un lieu accessible par une bre­telle qui quitte l'autoroute. Elle a été défigurée, elle est bâillonnée et a les mains attachées dans le dos. Le dossier est confié au même magistrat dépressif... Même catas­trophe.
Deux meurtres si rapprochés qu'on ne rapproche pas. Le dossier est clos. [...]
Pourtant, « ces gens » feraient mieux de se taire, comme la maman de Vanessa, dix-sept ans, disparue dans la nuit du 2 juin 1999 et dont le corps est retrouvé dans la Saône, non loin de Mâcon, dévêtu. Là encore, on apporte peu de soin au dossier. D'autres seront retrouvées ensuite dans le même périmètre... Et là non plus, aucun rappro­chement ne sera effectué. Il est vrai que « ces gens » étaient de petites gens...
Et il y en a tant d'autres dans la région !
Les deux jeunes auto-stoppeuses belges disparues de Mâcon avaient pris la route vers Aix-les-Bains. La dernière fois qu'elles ont été aperçues, ce serait à Mâcon, sur la voie rejoignant l'auto­route.
Il y a aussi la jeune inconnue dont le corps a été retrouvé dans un sac avec son bébé. La liste est trop longue, trop douloureuse... Tous ces meurtres se concen­trent dans une toute petite zone, une zone qui draine le plus important trafic autoroutier, routier et ferré de France et d'Europe. Mais il n'y aurait rien à voir, rien à rapprocher, ce ne seraient pas les mêmes tueurs. Ceux qui nous disent qu'on ne peut créer de cellule d'enquête, arguant que ces crimes ne sont pas liés, sont en échec, incapables d'identifier les tueurs de ces jeunes filles. Comment peuvent-ils alors formuler de telles affirma­tions ? Dans l'Yonne, on nous avait dit : « Plus jamais ça ! » Et pourtant... C'est certain, dans la Saône-et-Loire, plusieurs tueurs en série, connus et inconnus, se sont côtoyés, ont emmêlé leurs pistes sanglantes. Nous l'aurons dit.
Cependant, sur place, pas de prédateurs des prédateurs [les prédateurs sont sans présateurs puisque la police est inéfficace, un signal fort qui entraîne à poursuivre la chasse et attire d'autres tueurs], pas de chasseurs de criminels. Rien. Le champ est
libre et des jeunes filles continuent de mourir ou disparaître, car l'espace est ouvert au crime. [ Remarquez qu'on n'a parlé ici que des victimes dont les corps ont été retrouvés]Et un prédateur sans prédateur n'a guère de limites. Il bénéficie du contexte local et de l'incapacité des institutions à traiter de telles affaires. C'est de cette manière que les institutions contribuent, à leur façon, à favoriser la carrière des tueurs en série. C'est précisément ce qui s'est passé dans la région auxerroise où un juge avouera : « On a refusé d'instruire, on a fermé le robinet, on ne voulait plus ouvrir d'affaires... » [une affaire précédente « ratée » avait paralysé les services de gendarmerie, police, instruction, justice].
Quant aux journalistes locaux qui devraient alerter, ils ne rendent pas compte de cet état de fait et donnent plus volontiers la parole à ceux qui veulent que ces mamans lâchent prise, quitte à les discréditer. Hormis France 3, ils ne traitent ces affaires qu'avec désintérêt et produisent le plus souvent des articles truffés d'inexactitudes. Est-ce parce que les personnalités locales ne souhaitent pas que leur ville ou leur région fasse la une des journaux de cette façon ? Il y a de nouvelles disparitions que l'on tait, de nouvelles morts que l'on classe en douce, et d'autres dossiers qui végètent. On nous reproche [ dit l'auteur Corinne Herrmann] de créer la psy­chose en avertissant, via les médias nationaux, les jeunes femmes de la région que des prédateurs sont là, qui les guettent, et qu'elles doivent prendre des précautions. Là où d'autres pays mettraient en place des mesures de pro­tection et alerteraient la population, en Sud-Bourgogne, on ne fait rien.
Et le drame est qu'il existe d'autres séries, d'autres triangles de la mort où les affaires non résolues s'accumu­lent. Tous se trouvent à proximité de grands axes de circu­lation, ces axes au bord desquels meurent des anges...
Restent des paroles que, professionnel de l'enquête ou de la justice, conducteur, piéton ou auto-stoppeur, l'on doit bien se garder d'oublier. [...]

10/10/2008

Le Nouveau Pearl Harbour / David Ray Griffin


Quel thriller total que ce 11 septembre 2001 ! On en a déjà presque tout dit, on a tous les images en tête et, comme on a tout vu en direct, on pense qu"on a tout compris.
Alors pourquoi tant de théories du complot plus ou moins sérieuses ?
La plupart des doutes sont dénoncés en s'appuyant sur des infos elles-mêmes invérifiables et présentées comme impossibles à nier.
David ray Griffin fait beaucoup mieux :
1/ il pose des questions pertinentes qui, jusqu'à ce jour, n'ont reçu que des réponses idiotes des accusés.
2/ il considère les attaques du 11 septembre comme un crime et enquête en se posant la question habituelle de l'enquêteur : A qui profite le crime?
Si vous n'avez pas envie de claquer 20 euros dans cet achat, les bibliothèques de prêt de la ville de Paris ont ce bouquin et il vaut vraiment le coup, tellement le travail de DRG est méthodique et précis. On est loin des prècheurs hallucinés ou des simples béotiens qui, à partir de leur simple expérience, ne peuvent contredire que partiellement les explications que nous avons reçues de ces évènements.
Un ouvrage splendide et une grande leçon d'enquête et de réflexion. Poser la bonne question est tellement dérangeant et stimulant...
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editions demi-lune : http://www.editionsdemilune.com/lenouveaupearlharbor-p-4.html



Sur le site de l'éditeur :
Partant de l’idée que ceux qui profitent d’un crime devraient faire l’objet d’une enquête, l’éminent universitaire David Ray GRIFFIN passe au crible les faits concernant les attaques du 11 Septembre. S’appuyant sur les déclarations contradictoires de membres de l’administration Bush, les articles de presse et des travaux d’autres chercheurs, il arrive à la conclusion que, pris ensemble, ces éléments mettent sérieusement à mal la version officielle sur cette tragique journée.
Il commence par des questions simples : lorsque le contact radio a été perdu avec les avions, pourquoi les avions de chasses n’ont-ils pas immédiatement décollé depuis la base militaire la plus proche ? Pourquoi l’explication de l’administration Bush à propos de la non-intervention des chasseurs a-t-elle été modifiée dans les jours suivants les attaques ? Les questions gênantes ne s’arrêtent pas là : elles émergent de chaque partie du tableau, sous quelqu'angle que l’on se place, jusqu’à ce qu’il s’avère impossible de ne pas soupçonner les architectes de la version officielle d’avoir édifié une énorme tromperie.
Enseignant l'éthique et la théologie, GRIFFIN écrit avec une logique irrésistible, encourageant ses lecteurs à tirer leurs propres conclusions à partir des preuves. Le Nouveau Pearl Harbor est un vibrant appel à une investigation approfondie sur ce qui s’est réellement passé le 11 Septembre. Ce livre porte la conviction qu’il est encore possible de rechercher la vérité dans la vie politique américaine.

07/09/2008

La Nuit Des Mirages / Nelson DEMILLE/ Roman


Excellente surprise que ce superbe thriller acheté 2€90 chez Lidl (épicerie hard-discount) au lieu des 22€ d'origine. Quelques jours pluvieux d'une météo incertaine à passer à la campagne m'avaient fait craindre une insuffisance de ma provision de bouquins. Jamais entendu parler de l'auteur Nelson Demille et même pas lu le copinage dithyrambique de Dan Brown ( Da Vinci Code) écrit au dos ; je me suis fié au poids du bouquin et surtout au thème : un complot autour de l'explosion du vol TWA 800 en mer en juillet 1996 au large de New York. La bonne surprise, dans mon ignorance du parcours littéraire de Nelson Demille (pas de connexion internet, anyway...), a été de découvrir des dialogues incisifs et pleins d'humour (humour new yorkais), un héros humain et fort en gueule et une intrigue passionnante. L'enquêteur entre tardivement (5 ans plus tard) et à reculons (sa femme réussit à le persuader) dans cette enquête qu'on lui interdit (il bosse au FBI à ce moment là). Dieu merci, l'auteur se démarque de la tendance politiquement correcte des séries tv à succès qui nous présentent les enquêteurs du FBI comme des robots tirés à quatre épingles qui annonent les textes de loi et sont là pour défendre l'Amérique chrétienne et modèle de démocratie contre les méchants : musulmans terroristes, curés pédophiles, militants gauchistes, français mangeurs de quiche..., le tout en répétant mécaniquement :"vous avez enfreint la loi, vous resterez de longues années en prison et je serai présent à chaque réunion de remise de peine pour veillerà ce que vous fassiez votre peine entièrement".
Non! Ici l'enquêteur est un ancien du
NYPD maintenant détaché au FBI ou un truc du genre, qu'il apprécie peu. C'est avec l'aide d'anciens collègues qu'il refusera les ordres de ses supérieurs, résistera à des mesures disciplinaires pour enfin trouver la vérité. Arrivera-t-il à temps pour la dévoiler?
Si je suis arrivé à anticiper une péripétie du déroulement de cette enquête passionnante, je dois avouer que je me suis fait blouser la plupart du temps par l'auteur et, un indice, par le déroulement chronologique de l'histoire.

C'est assez bien écrit, bien construit, sans trop s'appesantir sur les descriptions. Le fait divers réel est impliquant et ce que Demille en a fait est passionnant.


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Descriptions du produit

Présentation de l'éditeur
La nuit des mirages s'inspire de faits réels : l' explosion en plein ciel du vol 800 New York - Paris de la TWA, le soir du 17 juillet 1996, au large de Long Island. Deux cent trente personnes Y trouvèrent la mort. Deux cents témoins, y compris mes voisins, rapportèrent qu'un filet de lumière avait surgi de l'océan Atlantique avant que l'avion ne se désintègre. Les agents gouvernementaux invoquèrent une illusion d'optique collective, une sorte de mirage dont tous auraient été la proie. Les autorités américaines conclurent donc à une défaillance technique de l'appareil, provenant de l'explosion du réservoir central. L'enquête était dose. Plus je progressais dans mes recherches, plus il me paraissait mépriser les dires de deux cents personnes certifiant qu'un projectile, missile ou autre, avait heurté l'appareil. Et puis mon instinct de romancier l'emporta.




Détails sur le produit

  • Broché: 436 pages
  • Editeur : Michel Lafon (29 avril 2005)
  • Collection : Thriller
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2749902878
  • ISBN-13: 978-2749902876

31/08/2008

Le chant de la mission : John LeCarré


Ce n'est pas un Le Carré exceptionnel mais je crois que l'auteur a réussi sa sortie des années "guerre froide". Comme dans "La Constance Du Jardinier", JLC situe son intrigue dans un rapport serré avec l'Afrique. Ici, le héros est lui-même d'origine africaine et il est transplanté en Europe.
L'écriture de JLC est toujours captivante et je me suis laissé prendre aux cas de conscience qui se présentent à Salvo, le héros :
Comment servir plusieurs maîtres dont les intérêts semblent incompatibles?
Comment se donner à sa fonction en gardant son âme?
J'ai bien aimé également que JLC fasse de son héros un homme concerné par la notion de patrie, celle de reconnaissance...
Un bon bouquin que l'on peut malgré tout manquer.
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Résumé du livre
Sur ://www.evene.fr/

Bruno Salvador, alias Salvo, métis né au CongoKinshasa, élevé à l'école de la Mission africaine bercée par les chants chrétiens, devenu un interprète de renom, spécialiste des langues de l'ouest africain, est envoyé en mission par le Renseignement britannique sur une île perdue, où, lui dit-on, l'avenir et le salut de son pays natal se joueront lors d'une conférence secrète. Sont réunis sur cette île des bailleurs de fonds occidentaux et des chefs de guerre africains rivaux. Leur objectif affiché : rétablir l'ordre et la paix au Congo et fomenter une rébellion visant à rendre indépendant tout l'Est congolais, le 'Kivu', voisin du Rwanda, ennemi juré des Congolais. Leur but réel : permettre à une entreprise louche, sans doute américaine, d'exploiter les riches ressources minières du pays sans rien en reverser à la population, en échange de compensations financières pour les participants qui garderont le silence. Salvo, l'interprète, devient malgré lui le seul témoin de ces machinations cyniques. Dès son retour à Londres, révolté, il se lance avec l'aide de Hannah, l'Ougandaise qu'il aime, dans un combat dangereux, tout à ses illusions quant à l'honnêteté et la moralité de ceux, politiquement haut placés, à qui il demande avec naïveté et confiance de déjouer le complot africain. Il ne récolte que menaces et sarcasmes. Des documents compromettants envoyés par Hannah parviennent assez tôt au moins escroc des chefs africains pour déjouer le complot occidental mais trop tard pour éviter la guerre civile au Congo oriental. La Couronne britannique fera durement payer à Hannah et Salvo leurs agissements : chacun d'eux sera expulsé du royaume sans ménagement.
Informations [pratiques]

Traduit de l’anglais par Mimi et Isabelle Perrin

Prix éditeur : 21.8 euros - Prix alapage.com : 20.71 euros
Nombre de pages : 368 pages ISBN : 9782020898225



En 2011 : http://www.noircestnoir.com/2011/11/un-traitre-notre-gout-john-le-carre.html