En situation de crise, je rappelle les renseignements réunis en 2021 sur un autre de mes blogs.
Véhicules après 2000. Peut-on rouler à l'éthanol E85 sans modification ni kit?
En France, l'éthanol E85 est le grand oublié des énergies automobiles
alternatives au tout pétrole. Même le GPL lui est préféré par les
constructeurs qui ne proposent plus de modèles flexfuel... Mais on semble pouvoir l'utiliser sans modifier son véhicule essence récent.
En bref :
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- Intéressant pour le
prix : de 0,50 à 0,80 euros
le litre.
- Réservé aux véhicules
en moteurs essence et plutôt post année 2000. Possible sur les hybrides .
- A éviter sur les
véhicules encore sous garantie constructeur.
- Intéressant pour les moyens et gros rouleurs.
- Peu d'intérêt pour les petits rouleurs :
trop peu d’économies, trop de durée du E85 dans le réservoir, quelques risques d'encrassage.
- Y aller par dose
croissante pour que les calculateurs du moteur s’adaptent sans passer en
alerte. Idem au retour au 100% Super.
- Jusqu’à 30% maximum d’E85
en hiver
- Jusqu’à 60% d’E85 en
saisons tempérées au-dessus de 5°
en permanence
- Éviter de laisser le
réservoir peu rempli (le E85 peut
retenir l’humidité).
- Éviter les
sollicitations extrêmes du moteur :
ni conduite sportive, ni
petits moteurs souvent sur
autoroute, ni véhicules très chargés ou tirant une lourde remorque.
- Très intéressants pour les gros
moteurs : ils sont moins sollicités et consomment davantage d’origine donc l'économie est plus significative.
- Beaucoup de témoignages positifs mais aucune garantie officielle.
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In 2018 (extraits) https://www.largus.fr/actualite-automobile/e85-peut-on-rouler-a-lethanol-sans-kit-9124390.html
Avec un carburant à 0,69 €/l de moyenne, la
tentation est grande de remplacer tout ou partie de l'essence de son réservoir
par du Superéthanol E85, même lorsqu'on ne possède pas un véhicule adapté
spécifiquement à ce type de carburant. Mais l'opération est-elle sans risque ?
L’éthanol (alcool) peut remplacer l’essence dans un moteur
allumage commandé. D’ailleurs, au début du XXe siècle, la Ford T, première
automobile « de masse » avait été conçue pour carburer à l’alcool, ce dernier
étant plus facile à trouver que l’essence de pétrole dans les campagnes
américaines.
Aujourd’hui, toutes les essences commercialisées en France contiennent une
proportion plus ou moins forte d’éthanol :
- SP95 : 7,5 % d’éthanol
- SP98 : 15 % d’ETBE contenant lui-même 7,5
% d’éthanol
- SP95 E10 : 10 % d’éthanol
Depuis ces incorporations, les véhicules sont bien entendus conçus pour
résister à l’éthanol. Réservoir, joints, durites sont adaptés et acceptent
n’importe quel pourcentage d’éthanol. Sauf exceptions (répertoriées sur le site
Bioethanolcarburant.com),
tous les véhicules produits à partir de l’an 2000 sont compatibles.
Pour ceux construits avant, c’est un peu la roulette russe. Une
durite d’essence ou un joint désagrégé par l’alcool peuvent en effet provoquer
un incendie. Le risque est important.
[…]
Le secret : une incorporation progressive du E85
Pour éviter que le calculateur
d’origine de la voiture ne dépasse ses valeurs limites de correction, il est
préférable d’augmenter progressivement la dose de Superéthanol E85 dans
le réservoir. Commencez par 20 %, puis 50 % jusqu’à l’apparition (ou pas) du
fameux témoin d’alerte (un retour à un carburant « normal » devrait le faire
disparaître). Attention, il faut aussi procéder de la même façon dans
l’autre sens. Un plein à 100 % de E85 suivit d’un plein à 100 % de SP95 a
toutes les chances de se traduire par un code défaut.
Tous
les moteurs équipés de capteur de cliquetis.
De nombreux automobilistes partagent
sur les forums leurs expériences d’incorporation d’E85 sur des véhicules non
équipés de boîtiers.
[…]
Il est quand même conseillé de
conserver une part d’essence plus grande lorsqu’il fait froid (température
inférieure à 0 °C) pour faciliter les démarrages.
Il est aussi prudent de ne pas
rouler trop souvent avec un réservoir presque vide. L’alcool à une forte
affinité avec l’eau et va absorber l’humidité de l’air contenu dans le
réservoir, ce qui peut se traduire par des problèmes de corrosion dans le
circuit d’alimentation.
Passage au E85 = fin de la garantie CONSTRUCTEUR
Bien évidemment, même si cela fonctionne, le fait d’utiliser ou d’avoir
utilisé (la mémoire du calculateur en garde des traces) du E85 dans un véhicule
non adapté d’origine fait perdre le bénéfice de la garantie commerciale et de
la garantie des vices cachés.
En cas de panne, le constructeur invoquera votre responsabilité même s’il
s’agit d’un défaut qui n’a rien à voir avec l’utilisation de l’éthanol. Il est
donc préférable de ne pas jouer les apprentis sorciers avec un véhicule récent
qui bénéficie encore d’une garantie commerciale.
https://www.guillaumedarding.fr/dossier-utilisation-du-superethanol-e85-3187198.html
Solutions non homologuées : quels sont les
risques?
Il est souvent reproché à l’éthanol d’être plus corrosif que l’essence, ce
qui est vrai. Néanmoins, depuis la mise en place des normes Euro 3 (2000/2001),
tous les véhicules neufs doivent être testés avec des carburants contenant
jusqu’à 5% d’éthanol. Depuis l’application des normes Euro 6 (2014), les
véhicules à moteur essence sont homologués avec le carburant SP95-E10,
contenant jusqu’à 10% d’éthanol.
De ce fait, les composants en contact avec l’essence (réservoir, durites,
composants moteur) sont déjà compatibles avec l’éthanol et ne risquent pas
d’être altérés avec l’utilisation d’E85.
… … …
Au cours du contrôle technique, un
véhicule fonctionnant avec de l’E85 peut faire l’objet d’une contre-visite
dans le cas où le véhicule n’est pas homologué pour l’utilisation de ce
carburant (mention FE au poste carburant sur la carte grise).
Le véhicule pourrait être recalé
pour trois raisons: si un voyant moteur est allumé au tableau de bord, si le
contrôleur détecte la présence d’un boîtier non homologué (ce qui peut arriver
lorsque le contrôleur soulève le capot pour vérifier le numéro de châssis ou le
niveau du liquide de frein par exemple) ou si les gaz d'échappement dépassent
les valeurs limites d'émissions de monoxide de carbone ou de richesse (ce qui
peut être notamment le cas avec l'utilisation d'E85 sans boîtier ou avec un
boîtier de conversion mal réglé).
Dans les faits, il semble que peu ou
pas de cas de contre-visites se soient réellement produits à cause de la
présence d'un boîtier.
tuan
16 mars
2021 à 11h06
Bonjour Guillaume. Merci pour vos articles que je lis avec
bcp d'intérêt.
Ayant possédé une golf 7 1,4 140 tsi dsg 7 avec laquelle je roulais sans modif
avec un mélange SP95 E10 -E85 50/50 sans souci, pensez vous que je puisse le
faire avec une Golf 7 1,5 TSI 150 evo dsg 7 en augmentant progressivement la
proportion de E85 ?
Merci pour la réponse.
Guillaume Darding [administrateur]
17 mars
2021 à 09h59
Bonjour tuan, merci beaucoup pour vos encouragements !
Oui, vous pouvez y aller progressivement, mais je doute que vous arriviez à
atteindre 50% sans que le voyant moteur ne s'allume : les moteurs récents (i.e.
conformes aux normes Euro 6d temp et Euro 6d) sont normalement un peu plus
restrictifs en ce qui concerne la plage de valeurs admises pour le bon
fonctionnement du moteur.
Nous sortons des périodes de grand froid (enfin, pas partout...), mais sinon, je conseille d'éviter, sans aucune
modification, de faire des mélanges l'hiver car il risque de ne pas y avoir
assez de carburant injecté dans les cylindres lors d'un démarrage à froid et
c'est parfois compliqué de démarrer le moteur dans ces conditions.
https://www.automobile-propre.com/rouler-e85-avec-ou-sans-boitier-dedie/
Les précautions d’usage
Pour qui possède un véhicule équipé d’un moteur à essence de moins de 15
ans, les précautions préalables à l’utilisation de E85 sans ajout préalable
d’un boîtier spécifique peuvent pratiquement se résumer à l’affirmation
suivante : éviter les situations extrêmes !
Moins énergétique que l’E10, l’E85 est à éviter à chaque fois que le moteur
est utilisé à forte charge et/ou par temps froid (démarrage plus difficile et
temps de chauffe du moteur allongé).
Les situations les plus courantes pour lesquelles on déconseillera
l’utilisation de E85 sont les suivantes :
·
trajets autoroutiers au volant d’un véhicule de
faible puissance,
·
température extérieure inférieure à 0°C,
·
conduite sportive,
·
trajet
avec une voiture très chargée et/ou avec une remorque.
o
Même dans ces cas de figure, il est toujours
possible de rouler à l’E85 en prenant soin de limiter la proportion de E85 dans
le réservoir à une valeur compatible avec le niveau de charge moteur, la nature
du parcours envisagé et les conditions climatiques.
·
Petits rouleurs : éviter les temps de séjours excessivement
longs dans le réservoir. L’utilisation de E85 n’a en théorie pas grand intérêt
étant donné les faibles économies en jeu.
A quelque rares
exceptions près, ce qui ressort des investigations menées à ce sujet, c’est
qu’une part importante des véhicules à essence en circulation peut rouler sans
modification préalable à l’E85 jusqu’à
30% en mélange avec l’E10, y compris en hiver, mais toujours en prenant
soin d’éviter les cas d’usage extrêmes cités précédemment.
Printemps Eté Automne : Entre 30 et 60% de E85 en
mélange, la stratégie du
moindre risque conduit bien souvent à limiter l’usage aux mois de l’année où la
température extérieure est durablement supérieure à 5°C.
Les grosses
cylindrées et Toyota Prius peuvent monter à 80% selon les témoignages.
En incitant davantage d’automobilistes français à rouler au
moins partiellement à l’E85, on contribue donc à améliorer indirectement le
bilan énergétique global de la filière tout en allégeant un peu le budget
carburant des ménages. Quant aux émissions de CO2 produites par cet
agrocarburant sur l’ensemble du cycle de vie, en dépit des controverses
nombreuses qui persistent à ce sujet, les études les plus sérieuses menées
jusqu’à présent aboutissent toutes ou presque aux mêmes conclusions :
avantage E85.
https://www.challenges.fr/automobile/dossiers/rouler-a-l-ethanol-sans-kit-e85-quels-risques-pour-mon-moteur_684525
Au-delà de 10 % d’éthanol, les constructeurs AMERICAINS
émettent des doutes quant à la longévité de leurs mécaniques
En réponse à l’étude de Ricardo, les constructeurs américains avaient
fait valoir à l’époque les résultats de leurs propres essais. “La
moitié des moteurs testés par nos soins ont connu des problèmes dès
lors que le taux d’éthanol dépasse les 10 %”, affirmait en 2010 un communiqué
de The Alliance of Auto Manufacturers. Quelque neuf années plus tard, leur
position n’a guère changé.
Aujourd’hui encore, les constructeurs estiment que les injecteurs sont
rendus plus vulnérables du fait de la teneur en eau de l’éthanol : passe encore
lorsque la part d’alcool ne dépasse pas les 10 % mais, au-delà, le risque de
panne augmente. Les pompes à carburant, ainsi que les conduites flexibles et
les joints du circuit d’alimentation souffriraient, eux aussi.
Au-delà de 10 % d’éthanol, la longévité du
catalyseur serait entamée
Le problème ne se limite pas à la corrosivité de l'alcool carburant. Les
constructeurs américains expliquent que la molécule d’éthanol contient un atome
d’oxygène supplémentaire, qui vient perturber la lecture du taux
d’oxygène des gaz d’échappement. Or, c’est ce paramètre
qu’observe l’ordinateur de bord pour déterminer la
richesse en carburant du mélange air-essence admis dans le
moteur. Lorsque le taux d’oxygène dans les gaz d’échappement dépasse un
certain seuil, l’ordinateur en déduit que trop de carburant a été injecté : en
conséquence, il appauvrit le mélange air-essence, ce qui a pour effet immédiat
d’augmenter la température des gaz d’échappement qui traversent le pot
catalytique. Sa longévité pourrait en pâtir, jusqu’à entamer sa
capacité à dépolluer les gaz.
Il y a pire : la hausse de température et la présence d’oxygène
dans les gaz d’échappement favorisent la formation des gaz
irritants qu’on appelle oxydes d’azote, à l’origine d’une
pollution à l’ozone. C’est pour cette raison que le
ministère de l’environnement EPA et le Président Barack
Obama avaient décrété en 2007 l’interdiction de la vente du
supercarburant E15 durant les mois les plus chauds de l’année. Depuis lors, le
EPA a changé d’avis et milite dorénavant pour une augmentation
progressive du taux d’incorporation d’alcool végétal dans les essences. Au mois
de mai 2019, le Président Donald Trump levait l’interdiction vieille de dix
ans, au grand dam des constructeurs et du lobby des pétroliers.
Alain Lacour 2021
https://defonceduconsommateur.blogspot.com/